La sagesse populaire au travers du langage courant sait depuis toujours que nos émotions interagissent fortement avec "nos tripes" : "La peur au ventre, l’avoir sur l’estomac, ne pas le digérer, y mettre ses tripes …" ! Autant d’expressions qui en disent long.
Mais au delà de ces dictons populaires, qu’en savons nous vraiment aujourd’hui et comment pouvons nous agir dessus ?
Les principaux effets du stress sur l’intestin :
- Altération de la motilité du tube digestif (ses rythmes de contraction clés pour la progression du bol alimentaire). A l’origine des troubles du transit comme la constipation.
- Augmentation de la sensibilité digestive.
- Modification des sécrétions intestinales : Perturbation des productions enzymatiques.
- Augmentation de l’inflammation (cytokines pro-inflammatoires ...).
- Augmentation de la perméabilité intestinale.
- Altération de la membrane intestinale et de sa capacité à se régénérer.
- Modification du flux sanguin intestinal.
- Dysbiose : Altération de la flore bactérienne.
- Accélération ou ralentissement du transit (selles molles, diarrhées ou constipation).
Les stratégies de coping (solutions) :
– Liées à la nourriture :
Lorsque nous mangeons, nous absorbons aussi les émotions liées au repas : L’ambiance, les souvenirs gustatifs, les préoccupations du jour, tout va influencer la façon dont le corps va métaboliser les aliments.
- Attention portée aux repas et l’ambiance des repas ainsi qu’à nos émotions lors de la prise de nourriture.
- Attention portée à la préparation et la présentation autant qu’au contenu.
- Attention portée aux sensations de faim, soif, satiété ...
- Attention portée aux sensations lors du repas, saveurs, odeurs ...
- Attention portée aux éventuelles réactions, comportements réflexes (émotions négatives, flux verbal, boire pour faire passer une bouchée sans mâcher ... ).
- Attention portée sur la gratitude pour le repas, la nourriture, les saveurs, la préparation ou les préparateurs, les éléments, terre, eau, air, soleil ...
– Une image : Imaginez votre gâteau d’anniversaire pour vous seul ... dans une cave tout seul ! Ou au contraire un seul morceau mais entouré d’êtres chers et dans la joie ! Il n’y a pas besoin d’études scientifiques pour savoir que vous n’allez pas le digérer pareil !
– Au stress en général :
Face à un stress bien qu’il existe une multitude de façons de réagir propres à chacun, les recherches tendent à retrouver principalement 3 grandes tendances :
- Réactions orientées vers la situation qui pose problème. Efforts pour résoudre le problème ou le voir sous un autre angle.
- Réactions centrées sur l’émotion (gestion et régulation de ses émotions). Accuser une autre personne, se mettre en colère, se culpabiliser, être tendu, porter attention à son ressenti ...
- Réactions d’évitement : Activités visant à éviter la situation stressante (distraction ou diversion sociale). Manger, acheter, cinéma, sexe, sport, sortir, recevoir ...
Références :
– So depression is an inflammatory disease, but where does the inflammation come from ? BMC Med. 2013 Sep 12 ;11:200. doi : 10.1186/1741-7015-11-200. Berk M, Williams LJ, Jacka FN, O’Neil A, Pasco JA, Moylan S, Allen NB, Stuart AL, Hayley AC, Byrne ML, Maes M.
– Stress and the gut : pathophysiology, clinical consequences, diagnostic approach and treatment options. J Physiol Pharmacol. 2011 Dec ;62(6):591-9. Konturek PC, Brzozowski T, Konturek SJ.
– Psychosocial determinants of irritable bowel syndrome. World J Gastroenterol. 2012 Feb 21 ;18(7):616-26. doi : 10.3748/wjg.v18.i7.616. Surdea-Blaga T, Băban A, Dumitrascu DL.